En 2012, les MOOCs déferlaient sur le monde éducatif. Trois ans et 25 millions d’élèves plus tard, Coursera, acteur proéminent dans l’univers de l’eéducation, dresse un état des lieux en dévoilant les résultats d’une étude intitulée “Qui bénéficie vraiment des avantages des MOOCs et pourquoi ?”.
Menée auprès de 52000 personnes, provenant de 212 pays différents, l’étude s’est portée sur les personnes ayant suivi au moins un cours sur la plateforme avant septembre 2014 – et les informations récoltées permettent de confirmer certains axes déjà largement débattus dans l’écosystème de l’éducation numérique.
Les motivations des apprenants
En ce qui concerne les étudiants/internautes, deux objectifs ressortent clairement comme la motivation principale à la formation : se former pour l’emploi, et compléter des connaissances ou valider des prérequis pour une nouvelle formation universitaire plus traditionnelle.
En effet, 52% des interrogés suivent un cours en ligne pour améliorer leurs compétences dans le cadre de leur travail ou pour trouver un nouvel emploi, quand 28% des interrogés souhaitaient eux suivre une formation pour développer leur savoir et leur connaissance générale.
« Massive »OOCs
Mais au delà de ces statistiques, le chiffre qui interpelle le plus reste la portée des MOOCs : avec plus d’un million de personnes ayant déjà suivi un cours en ligne sur Coursera depuis sa création en 2012, et environ 2,1 millions de cours ont été suivis entièrement en Avril 2015, l’adjectif « massive » n’a jamais été aussi bien porté.
Ces résultats viennent sans aucun doute soutenir les premiers espoirs fondateurs des MOOCs : démocratiser l’accès à l’éducation.
Et avec les populations profitant le plus le système des MOOCs identifiées comme issues des pays en développement, ce sont des conclusions qui viennent supporter l’objectif premier des cours en ligne.
MOOCs : communication vs réelle pédagogie
Cependant, l’étude prouve aussi que la plupart des personnes interrogées déclarent ne pas suivre un MOOC jusqu’à sa validation finale. En fait, seulement 4% des personnes avouent poursuivre leur formation jusqu’à la fin, un chiffre qui est encore inférieur à celui établi en 2014.
Cela soulève bien entendu de nombreuses interrogations : les objectifs professionnels et pédagogiques des apprenants sontils suffisamment clairs ? Une pédagogie adaptée, de type blended, ne manquerait-elle pas à ces plateformes virtuelles ? Les budgets alloués à la création des MOOCs par les institutions éducatives seraient-ils plus des budgets com’ que des budgets pédagogiques ?
Encore clairement en phase d’amorçage, l’e-éducation est un laboratoire quotidien, en quête d’un modèle qui permettra à toutes les parties prenantes d’en retirer des bénéfices. Et avec un marché évalué à plus de 2500 milliards de dollars, commencer par les retours des principaux concernés – les apprenants – semble être une piste fiable, riche en enseignements, qu’en pensez-vous ?